The appearance of Anquetil's work in 1771 was far from at once convincing the whole learned world of the great Reception of Anquetil du Perron's work. services which he had rendered to science. In place of the wisdom expected from a sage like Zoroaster, who, even in classical times, enjoyed so great a reputation for profound philosophic thought, the curious and the learned were confronted with what appeared to them to be a farrago of puerile fables, tedious formulæ, wearisome repetitions, and grotesque prescriptions. The Sir William Jones. general disappointment (which, indeed, Anquetil had himself foreseen and foretold, pp. i-ii), found its most ferocious expression in the famous letter of Sir William Jones, at that time a young graduate of Oxford.* This letter, written in French on the model of Voltaire, will be found at the end of the fourth volume (pp. 583-613) of his works (London, 1799). It was penned in 1771, the year in which Anquetil's work appeared, and is equally remarkable for the vigour and grace of its style, and the deplorable violence and injustice of its contents. The writer's fastidious taste was offended by Anquetil's prolixity and lack of style; while his anger was kindled by the some­what egotistic strain which, it must be admitted, runs through the narrative portion of his work, and by certain of his reflec­tions on the English in general and the learned doctors of Oxford in particular; and he suffered himself to be so blinded by these sentiments that he not only overwhelmed Anquetil with satire and invective which are not always in the best taste, but absolutely refused to recognise the immense import­ance, and even the reality, of discoveries which might have condoned far more serious shortcomings. As Darmesteter happily puts it, “the Zend-Avesta suffered for the fault of its introducer, Zoroaster for Anquetil.”

As a matter of fact Anquetil's remarks about the English are (when we remember the circumstances under which he Vindication of Anquetil. wrote, in time of war, when he had seen his nation worsted by ours, and had himself been held captive, not being a prisoner of war, within our borders) extremely fair and moderate, nay, most gratifying, on the whole, to our amour propre, as may be seen in his glow­ing eulogy of Mr. Spencer (p. cccxlvi), his remarks on the generosity of the English towards the unfortunate of even a hostile nation (p. ccccxxxi), his recognition of their hospi­tality and delicacy of feeling (pp. ccccxxxvii-xxxix), and the like; while his railleries at one or two of the Oxford doctors— at the “méchant bonnet gras à trois cornes” of Dr. Swinton, the ill-judged pleasantry of Dr. Hunt, the haughty and magis­terial bearing of Dr. Barton—are in reality very harmless, and quite devoid of malice. In short, there is nothing in Anque-til's book to justify Sir William Jones's bitter irony and ferocious invective, much less his attempt to deny the great services rendered to science by the object of his attack, and to extinguish the new-born light destined to illuminate in so unexpected a manner so many problems of history, philology, and comparative theology. Here are a few specimens sufficient to illustrate the general tone of his letter:—

“Ne soyez point surpris, Monsieur, de reçevoir cette lettre d'un Specimens of Sir W. Jones's letter to Anquetil. inconnu, qui aime les vrais talens, et qui sait apprécier les vôtres.

“Souffrez qu'on vous félicite de vos heureuses découvertes. Vous avez souvent prodigué votre pré-cieuse vie; vous avez franchi des mers orageuses, des montagnes remplies de tigres; vous avez flétri votre teint, que vous nous dîtes, avec autant d'élégance que de modestie, avoir été composé de lis et de roses; vous avez essuyé des maux encore plus cruels; et tout cela uniquement pour le bien de la littérature, et de ceux qui ont le rare bonheur de vous ressembler.

“Vous avez appris deux langues anciennes, que l'Europe entière ignorait; vous avez rapporté en France le fruit de vos travaux, les livres du célèbre Zoroastre; vous avez charmé le public par votre agréable traduction de cet ouvrage; et vous avez atteint le comble de votre ambition, on plutôt l'objet de vos ardens désirs; vous êtes Membre de l'Académie des Inscriptions.

“Nous respectons, comme nous le devons, cette illustre et savante Académie; mais vous méritez, ce nous semble, un titre plus dis­tingué… Plus grand voyageur que Cadmus, vous avez rapporté, comme lui, de nouveaux caractères, et de nouveaux dieux… À parler franchement, ou doit vous faire pour le moins l'Archimage, ou grand prêtre des Guèbres, d'autant plus que, dans ce nouveau poste, vous auriez l'occasion de mettre un peu plus de feu dans vos écrits.

“Voyageur, Savant, Antiquaire, Héros, Libelliste, quels titres ne méritez-vous pas? …

“Permettez maintenant, Monsieur, qu'on vous dise sérieusement ce que des gens de lettres pensent de votre entreprise, de vos voyages, de vos trois gros volumes, et de votre savoir que vous vantez avec si peu de réserve… On doit aimer le vrai savoir: mais toutes choses ne valent pas la peine d'être sues.

“Socrate disait, en voyant l'étalage d'un bijoutier, ‘De combien de choses je n'ai pas besoin!’ On peut de même s'écrier, en con­templant les ouvrages de nos érudits, Combien de connaissances il m'importe peu d'acquérir!

“Si vous aviez fait cette dernière réflexion, vous n'auriez pas affronté la mort pour nous procurer des lumières inutiles…

“Si ces raisonnemens, Monsieur, ne portent pas absolument à faux, il en résulte que votre objet était ni beau ni important; que l'Europe éclairée n'avait nul besoin de votre Zende Vasta; que vous l'avez traduit à pure perte; et que vous avez prodigué inutilement pendant dix-huit ans un temps qui devait vous être précieux… Quelle petite gloire que de savoir ce que personne ne sait, et n'a que faire de savoir! … On veut même croire que vous avez dans la tête plus de mots Zendes, c'est-à-dire, plus de mots durs, trâinans, barbares, que tous les savans de l'Europe. Ne savez-vous pas que les langues n'ont ancune valeur intrinsèque? … D'ailleurs, êtes-vous bien sûr que vous possédez les anciennes langues de la Perse? … On ne saura jamais, ne vous en déplaise, les anciens dialectes de la Perse, tandis qu'ils n'existent que dans les pré-tendus livres de Zoroastre, qui d'ailleurs sont remplis de répétitions inutiles.

“‘Mais,’ direz vous, ‘me soupçonne-t-on d'avoir voulu tromper le public?’ Non, Monsieur, on ne dit pas cela. Vous vous êtes trompé vous-même…

“Jusqu'ici, Monsieur, nous n'avons d'autre plainte envers vous, que celle de nous avoir endormis; ce qui n'est pas certainement un crime en soi-même: quant à ceux qui craignent ces vapeurs sopori-fiques, il est facile ou de ne pas lire un livre qui les donne, ou de l'oublier; le remède est aussi naturel que la précaution est bonne.

“On ne dira rien de votre style dur, bas, inélégant, souvent ampoulé, rarement conforme au sujet, et jamais agréable… Nous aurons plus à dire sur la fin de votre discours… Quelle punition votre Zoroastre ordonne-t-il pour les ingrats? Combien d'urine de bœuf sont ils obligés d'avaler? On vous conseille, Monsieur, de prendre une dose de cette sainte et purifiante liqueur…

“Nous avons, Monsieur, l'honneur de connaître le Docteur Hunt, et nous faisons gloire de le respecter. Il est incapable de tromper qui que ce soit. Il ne nous a jamais dit, il n'a pu vous dire, qu'il entendait les langues anciennes de la Perse. Il est persuadé, aussi bien que nous, que personne ne les sait, et ne les saura jamais, à moins qu'on ne recouvre toutes les histoires, les poëmes, et les ouvrages de religion, que le Calife Omar et ses généraux cherchèrent à détruire avec tant d'acharnement; ce qui rend inutile la peine de courir le monde aux dépens de l'éclat d'un visage fleuri. Il ne regrette pas à la verité son ignorance de ces langues; il en est assez dédommagé par sa rare connaissance du Persan moderne, la langue des Sadi, des Cashefi, des Nézamis, dans les livres desquels on ne trouve ni le Barsom, ni le Lingam, ni des observances ridicules, ni des idées fantastiques, mais beaucoup de réflexions piquantes contre l'ingratitude et la fausseté…

“Vous triomphez, Monsieur, de ce que le Docteur Hyde ne savait pas les langues anciennes de la Perse; et vous ne dîtes rien de nouveau… Vous reprenez le Docteur Hyde de ce qu'il ignorait que les cinq gahs signifiassent les cinq parties du jour; de ce qu'il dit tou au lien de ton; et de ce qu'il ne savait pas qu' Aherman, le nom de votre diable Persan, était un abréviation du mot mélodieux Enghri meniosch; car vous savez qu'en changeant Enghri en Aher et meniosch en man on fait Aherman. De la même manière on peut faire le mot diable en changeant Enghri en di, et menoisch en able.”